Haïti-Cholera : Une organisation féministe réclame des poursuites juidiciaires contre la MINUSTAH
jeudi 6 janvier 2011
P-au-P, 6 janvier 2011 [AlterPresse] --- Le gouvernement haïtien doit introduire une plainte devant le Tribunal Pénal International contre la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation en Haïti (MINUSTAH) pour crime contre l'humanité en raison de son rôle dans l'introduction du cholera dans le pays, exige l'organisation féministe Solidarité des Femmes Haïtiennes (SOFA).
Dans un document daté du 5 janvier, l'organisation se dit indignée du fait que la mission onusienne compte réaliser une nouvelle enquête sur l'origine du vibrion cholerae présent en Haïti, alors que 4 investigations ont déjà, selon l'organisation, établi sa responsabilité dans l'affaire.
L'épidémie, qui s'est déclarée dans le pays le 19 octobre 2010, a officiellement causé la mort de 3 481 personnes, selon les derniers chiffres communiqués par les autorités sanitaires. Le choléra a déjà touché 157.000 personnes et la quantité quotidienne de décès se chiffre à 22.
« Que cherche le chef de la MINUSTAH avec cette nouvelle enquête ? Ou la MINUSTAH veut-elle aboutir ? Et qu'est ce que le gouvernement Préval Bellerive attend pour déterminer la responsabilité de la mission onusienne ? Que font les dirigeants pour protéger le peuple haïtien ? Nous avons perdu plus de 300 000 personnes lors du tremblement de terre du 12 janvier, faut-il attendre que le cholera en emporte autant ? », s'insurge la SOFA.
Dans le cadre de l'action en justice prescrite par la SOFA, le gouvernement devra exiger de la MINUSTAH qu'elle fournisse des vaccins à toute la population, ainsi que des dédommagements aux victimes de l'épidémie, aux producteurs et vendeurs de l'Artibonite et du Plateau Central qui paient le prix économique de la stigmatisation liée au cholera, précise le document.
Par ailleurs, en ce qui concerne la quarantaine de pratiquants du vaudou tués sauvagement par des individus, les accusant de répandre le cholera au moyen de la sorcellerie, la Sofa exige des excuses publiques au secteur vaudou de la part de la mission de l'ONU.
Pour la SOFA, l'idée de « poudre de cholera » est une rumeur inventée « pour détourner l'esprit de tout le monde de la vraie source du cholera ».
L'organisation de défense des droits des femmes lance également un appel aux différentes agences des nations unies, notamment l'UNICEF, le FNUAP, l'OMS et la FAO, pour qu'elles se désolidarisent de la MINUSTAH. [kft gp apr 6/01/2011 14 :00]
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