La plateforme politique INITE est au bord de l'implosion. Le candidat Jude Célestin, largué par les responsables de cette organisation, refuse toujours de se mettre au diapason. Il est donc le seul autorisé à signifier au CEP son désistement de la course, selon les prescrits de la loi électorale. Conscient de ce droit, il garde son silence et attend le verdict du BCEN. Parallèlement, ses adversaires électoraux, Mirlande Manigat et Michel Martelly, se préparent pour le second tour dans un contexte où, la communauté internationale, seul maître du jeu, dicte les comportements à adopter à coups de menaces. Jude Célestin campe sur sa position et attend la décision du BCEN « Il ne désistera pas, selon ce qu'il m'a dit. Il préfère être rétrogradé par le Bureau du contentieux électoral national (BCEN) plutôt que d'accepter la décision de son parti, a rapporté un proche de Jude Célestin, sous couvert de l'anonymat, contacté ce jeudi par Le Nouvelliste. Il n'est pas un lâcheur. Il est un homme de conviction et de principe... » Selon notre source proche de Jude Célestin, ce dernier confie son sort à la décision finale du BCEN et à la loi électorale. Pour le moment, le candidat abandonné par son parti se garde de faire des déclarations à la presse. Il fait durer le suspense. Par ailleurs, le porte-parole du CEP Richardson Dumesle, a fait savoir, jeudi, que l'institution électorale n'a pas encore officiellement reçu d'acte authentique de la part de Jude Célestin pour son désistement. Il a rappelé que le candidat est le seul à pouvoir signifier son retrait de la course. Toutefois, M. Dumesle a dit que le CEP a entendu comme tout le monde le communiqué de la plateforme INITE annonçant le retrait de son candidat de la course électorale. Le processus de contestation suit son cours, a-t-il indiqué ajoutant que les contestations des candidats à la présidence pourraient être entendus vers le début de la semaine prochaine. Le communiqué de INITE : rien n'a changé pour Mirlande Manigat | |||||
Pour la candidate du Rassemblement des démocrates nationaux progressistes (RDNP), Mirlande Manigat, le communiqué de la plateforme politique INITE annonçant le retrait de son candidat ne change rien à la crise postélectorale. La constitutionnaliste a rappelé que seul le candidat peut se désister. « Il ne revient pas à l'organisation politique INITE de prendre cette décision. C'est Jude Célestin lui-même qui doit mener cette démarche auprès du CEP », a-t-elle déclaré au Nouvelliste. « Si c'était le candidat qui avait pris la décision de quitter la course pour un dénouement de la crise, je l'aurais félicité pour avoir voulu débloquer la situation. Mais c'est son parti qui l'a annoncé, il n'y a pas de trop grande avancée », a-t-elle expliqué. En outre, la candidate dit ne pas comprendre le comportement de Jude Célestin qui décide de faire silence, en dépit du fait qu'il a été rejeté par son organisation politique. Toutefois, Mme Manigat reconnaît que cette situation est une crise interne à l'INITE. Par ailleurs, la candidate se dit prête à affronter quel que soit le candidat au second tour de l'élection. « Nous avions déjà préparé deux stratégies adaptées à l'un ou l'autre candidat », a-t-elle déclaré, comme pour dire qu'elle est prête pour le scrutin. Les pressions de la communauté internationale ; notre dépendance L'immixtion de la communauté internationale dans les affaires internes du pays est le résultat de notre dépendance, a fait savoir Mirlande Manigat. « Cette situation est le résultat de notre dépendance. Notre budget est financé à environ 60% par la communauté internationale, l'argent pour réaliser les élections vient de l'étranger..., se désole Mirlande Manigat. Traditionnellement, ceux qui nous gouvernent n'ont jamais fait montre d'un esprit d'indépendance. » La candidate du RDNP a reconnu que si elle arrive à accéder à la magistrature suprême, elle héritera d'une communauté internationale omniprésente dans le pays. « Oui, mais j'aurai une autre attitude par rapport à l'étranger », a-t-elle souligné sans donner de précision. Pour le moment, tout le monde attend la décision finale du CEP dans cette crise. Encore une fois, la communauté internationale, à travers la France, fait pression sur l'institution électorale pour la pousser à rendre publics les noms des candidats à la présidence devant participer au second tour. | ||
Robenson Geffrard rgeffrard@lenouvelliste.com |
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