Chers compatriotes,
Il est un fait qu'en cas de fraudes, l'institution électorale a pour devoir de prendre ses décisions par rapport au score des candidats en se basant sur l'impact de leurs contestations sur les résultats proclamés. Cette démonstration étant de la responsabilité du contestataire, le CEP pourrait ne pas donner suite aux demandes de ce dernier, s'il ne justifie d'un impact qui pourrait jouer en sa faveur.
Un certain nombre d'acteurs politiques et/ou d'observateurs ont pris la parole pour affirmer que les résultats proclamés par le CEP pour les presidentielles reflétaient les tendances des sondages pré-électoraux et par conséquent, il y avait lieu d'adresser les problèmes majeurs pouvant avoir incidence sur le classement des 3 candidats ayant obtenu le plus grand nombre de voix et reprendre éventuellement quelques élections pour les législatives dans les circonscriptions dites à problèmes.
Néanmoins, la situation qui a prévalu le 28 novembre ne concernait pa que les candidats. Le Pouvoir Exécutif, l'Institution Electorale et même la Mission de Stabilisation de l'ONU ont été partie prenantes des fraudes et de l'organisation d'une journée électorale construite de manière à priver une grande partie des électeurs de l'exercice de leurs droits de vote.
La victime de l'organisation désastreuse de ce scrutin n'est pas le candidat mais le citoyen haytien qui voulait voter et qui ne l'a pas pu. Le cas du 28 novembre es donc différent et ne peut subir le traitement réservé aux fraudes traditionnelles (normales). Le taux de participation des électeurs à ces joutes, est tel, qu'il est impossible à quiconque de mesurer l'impact réel de leur organisation mafieuse sur l'électorat.
De ce fait, il ne s'agit pas uniquement de penser à consolider la place de tel ou tel candidat, il s'agit de donner aux citoyens haytiens l'opportunité de choisir librement et sans biais de la part des autorités chargées d'organiser les élections, le prochain Président et les membres de la 49ème Législature.
Je crois que nous avons besoin d'arriver à ce compromis en faveur du citoyen. Car, déjà, les candidats savent à quoi s'en tenir par rapport à leur vrai poids politique et sont prêts à faire des alliances. La démocratie peut donc sortir renforcer de cette crise.
N'ayons pas peur d'investir dans la démocratie. C'est la priorité que nous nous sommes donnés en engageant ce processus électoral. Certains pays dépenses des milliards dans leur sécurité, d'autres dans la recherche technologique et scientifique. Nous, nous n'avons que notre démocratie pour nous protéger de nous-même et qui mérite d'absorber notre budget sans pour autant faire échec à la création de meilleures conditions matérielles d'existence pour nos compatriotes les plus vulnérables.
Nous devons choisir entre mettre l'alternance en veilleuse pour un certain temps tout en renforcant nos institutions, et organiser des élections vraiment démocratiques.
Je crois que la complexité des réalités d'Hayti oblige à:
1. Mesurer objectivement l'impact des fraudes sur la place des candidats inscrits aux Présidentielles et législatives et y apporter les corrections nécessaires (C'est ce que devrait faire en partie la Mission de l'OEA sur demande du Président de la République et sous la supervision de la Communauté des bailleurs de fonds)
3. Apporter les changements appropriés au Conseil Electoral et réorganiser l'institution de manière à avoir des scrutins crédibles pour un dénouement heureux de ce processus électoral
4. Renforcer la capacité des structures contentieuses de premier échelon et du BCEN pour traiter effectivement les contestations en respectant les limites que la loi électorale a établies.
5. Organiser des élections et publier les résultats définitifs dans le meilleur délai avec l'engagement politique qu'il n'y aura plus de prolongation qui viole le délai constitutionnel de fin de mandat (tiers Sénat et Président) et de fin de législature.
Assumons le choix de la démocratie. Ne nous précipitons pas à un remake des évènements malheureux du 28 novembre 2010. Prenons le temps nécessaire pour mettre très rapidement en place un mécanisme électoral pouvant garantir l'intégrité des votes et l'impartialité des juges électoraux (membres des structures contentieuses).
N'oublions jamais qu'aussi vrai que " Les mêmes causes produisent les mêmes effets", l'appareil électoral actuel ne peut, en aucun cas, organiser de bonnes élections. Il faut donc un changement profond en y introduisant les compétences et les valeurs nécessaires.
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