Publié le 06 janvier 2011 à 05h00 | Mis à jour le 06 janvier 2011 à 05h00
Les promesses tardent à se concrétiser en Haïti
La secrétaire d'État américaine, Hillary Clinton, le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, et le président haïtien, René Préval, ont assisté à la réunion tenue à New York en mars 2010. La communauté internationale s'était alors engagée à verser 2,12 milliards $ pour la reconstruction d'Haïti.
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(Québec) Quelques semaines après le séisme, toute la communauté internationale était au chevet d'Haïti, promettant des milliards pour reconstruire le pays. Un an plus tard, seulement 42 % des sommes promises ont réellement été versées.
C'est le bilan qu'a fait le bureau du délégué spécial des Nations unies pour Haïti, Bill Clinton, le 23 novembre. Les donateurs internationaux s'étaient engagés, le 31 mars lors d'une rencontre à New York, à verser 2,12 milliards $ pour la reconstruction d'ici la fin 2010, une somme qui exclut les allégements de la dette de l'État haïtien et le financement des mesures d'urgence. De cette somme, 897 millions $ - soit moins de la moitié - ont été versés, peut-on lire dans un communiqué.
L'argent versé jusqu'à maintenant a servi à appuyer le gouvernement haïtien dans ses opérations, à garnir le Fonds de reconstruction d'Haïti et à financer des agences internationales, des organisations non gouvernementales et des entrepreneurs privés.
Des représentants de quatre donateurs, interrogés par Oxfam, affirment que les données publiées par les Nations unies sont «incorrectes» ou «non pertinentes», puisque les engagements portent sur plusieurs années et non pas sur 2010 seulement, peut-on lire dans le rapport de l'organisme.
Cette divergence «souligne bien les problèmes d'envergure en matière de coordination globale et de transparence des donateurs», selon Oxfam. «En l'absence d'informations précises sur les apports de l'aide, leur finalité et l'échéance des versements, il sera extrêmement difficile pour l'État haïtien de planifier et de prendre des décisions clés au sujet de la reconstruction, ou pour les donateurs de coordonner leurs politiques», affirme l'organisme.
Encore une fois, la situation politique vient brouiller les cartes. «Des bailleurs de fonds attendent de voir ce qui se passera au niveau des élections avant de verser l'argent. C'est sûr que ça ralentit la façon de travailler», indique Jean-Pierre Chicoine, coordonnateur du programme humanitaire d'Oxfam-Québec en Haïti.
Aide canadienne
De son côté, le Canada s'est engagé à fournir 400 millions $ au cours des deux prochaines années. Il a toutefois été impossible hier de savoir quelle somme devait être versée en 2010 et si l'argent est bel et bien au rendez-vous, l'Agence canadienne de coopération internationale n'ayant pas répondu à nos questions.
Selon le site Internet du Fonds de reconstruction pour Haïti (FRH), Ottawa a versé jusqu'à maintenant 30 millions $. Par cette contribution versée en août, le Canada est devenu admissible au statut de membre votant du comité de pilotage du FRH.
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