Jean Erich René
4 Janvier 2011
Les données empiriques apportent d’autres éclairages sur les phénomènes apparemment les plus inexplicables. L’observation des faits est le point de départ de toutes les démarches scientifiques. A la lumière des données disponibles la vérité va poindre en donnant une âme et un langage aux objets inanimés. Il n’est pas prudent de capituler devant un drame aussi cuisant que la catastrophe du Lac Azuei. Certains événements sont des signes avant-coureur. Vaut mieux précéder leur dénouement pour éviter le pire. Pour prendre des décisions politiques efficaces et efficientes faut-il bien que les responsables nationaux soient bien imbus des causes de la mort des poissons aussi bien que des origines du débordement du Lac Azuei. D’ores et déjà on peut se demander si les deux ne sont pas associés .
Nous ne pouvons pas nous en remettre totalement à l’étranger. Triturons nos méninges pour tenter de démêler les ficelles. L'Etat de l’Arkansas est en train d’expérimenter aussi la mort massive de ses poissons et de ses oiseaux. En Haiti, le phénomène n’est pas récent puisqu’il a été déjà enregistré en 2007 au niveau de l’Etang de Miragoâne et du Lac Azuei. Sa compréhension serait un pas de plus vers sa solution. "Un problême bien posé est à moitié résolu" Au cours d’un interview donné à Radio Métropole, le Mercredi, 27 février 2008 à 05:24 le ministre de l’environnement, Jean Marie Claude Germain donnant des explications sur les causes du débordement des eaux du Lac Azuei avait déclaré: " Une faille depuis Tiburon amène les eaux souterraines dans le lac Azuei ". Détenteur d’une maitrise en sciences environnementales, Jean Marie Claude Germain avait fait référence à des études bien approfondies réalisées dans ce domaine tout en faisant également allusion à la dégradation de notre environnement . Il avait annoncé l'exécution de 28 projets comme correctifs.
Nous ne voulons faire un procès d’intention à quiconque mais aujourd’hui en toute logique, nous nous demandons à quelle page sommes-nous ? Les problèmes sont déjà bien identifiés et connus des autorités constituées mais les solutions se font encore attendre. Pour toute vérification cliquez sur ce lien :
La problématique du débordement des eaux du Lac Azuei et de l'Étang de Miragoâne n’est pas nouvelle. L’expertise des compétences spécialisées est indispensable pour sa compréhension. Des techniciens chevronnés en la matière se sont déjà penchés avec science et conscience sur les données existantes, mais leur faible voix n’a jamais été écoutée. Le 16 février 2008, l’ ingénieur géologue Jean-Gardy DUMOULIN, M.Sc., spécialiste en environnement et développement durable, Professeur, a tablé avec clarté et précision sur le débordement des eaux du Lac Azuei en 2007 en se référant aux contextes géologique et environnemental. Il a formulé des pistes de solution qu’on a renvoyées aux calendres.
Depuis les années 1924 Wendell Philippe et Woodring avaient déjà attribué l’existence des Lacs Enriquillo et Azuei aussi bien que l’Etang de Miragoâne, à l’emprisonnement des eaux de mer dans les creux des Plaines du Cul de Sac et de Miragoâne, en se retirant lors du soulèvement oligo-myocènec’est à dire presqu’au milieu de l’ère tertiaire. Les volcans entassaient des roches poreuses imbibées d'eaux de pluie, formant un gigantesque réservoir d’eau douce.
La dilution progressive de la salinité du Lac Azuei prouvée par la baisse continue de son pH s’explique par l’apport substantiel et continu d’eau douce. Aussi les récentes analyses publiées cette semaine témoigne d’une gamme de pH. Cette diversité en des points différents du Lac est révélatrice d’une vérité scientifique implacable sur son approvisionnement souterrain en eau douce. Le biotope du Lac Azuei change, la biocénose aussi.
Outre les eaux de pluie qui alimentent le Lac Azuei par percolation dans les couches sous-jacentes, l’ ingénieur géologue Jean-Gardy DUMOULIN évoque, l’existence de Chateaux d’eau, aménagés naturellement dans les confins des carbonates sédimentés des montagnes environnantes des Massifs du Morne La Selle et des Montagnes du Trou d’eau. Leur écoulement périodique dans le Lac Azuei est principalement dû aux frictions de failles souterraines qui les serpentent, sous l’effet des secousses telluriques. J.M. Dumoulin indique l’existence de sources d’eau douce respectivement dans les parties septentrionales et méridionales du Lac Azuei où la modification du pH a été relevée et la massification des poissons morts identifiée. Des études relatives au système hydrogéologique sont indispensables pour comprendre l’énigme du Lac Azuei.
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