jeudi 3 février 2011

Haïti suspendu à l'annonce des résultats du 1er tour de la présidentielle


Les Haïtiens redoutaient mercredi des troubles qui pourraient éclater lors de l'annonce, prévue au mieux dans la soirée, des résultats définitifs du premier tour contesté de la présidentielle, après deux mois de crise politique.


AFP - Les Haïtiens redoutaient mercredi des troubles qui pourraient éclater lors de l'annonce, prévue au mieux dans la soirée, des résultats définitifs du premier tour contesté de la présidentielle, après deux mois de crise politique.
Les habitants de Port-au-Prince s'empressaient d'acheter produits alimentaires et eau et des banques avaient prévu de fermer leurs portes deux heures plus tôt.
Aucun dispositif particulier n'était toutefois visible dans la matinée dans la capitale, où les activités se déroulaient normalement, dans une circulation dense sur les avenues qui longent les marchés publics.
Haïti est plongé dans une grave crise politique depuis la publication début décembre des résultats provisoires du 1er tour du scrutin du 28 novembre, selon lesquels l'ancienne Première dame Mirlande Manigat et le candidat du pouvoir Jude Célestin sont qualifiés pour le 2e tour désormais prévu le 20 mars.
Ces résultats avaient provoqué des violences de la part des partisans du candidat arrivé troisième, le chanteur Michel Martelly.
"Les résultats pourront être publiés en début de soirée", a dit à l'AFP un responsable du Conseil électoral provisoire (CEP) sous couvert d'anonymat.
"On a travaillé toute la nuit et continuons de travailler ce matin, mais on n'est pas encore prêts. On fait de notre mieux pour respecter la date (officielle du 2 février). La volonté et la disponibilité sont là", a assuré le conseiller électoral Jacques Belzin.
Les Haïtiens étaient ainsi suspendus au verdict du CEP et à la possibilité qu'il suive les recommandations de l'Organisation des Etats américains (OEA) en annonçant un 2e tour entre M. Martelly et Mme Manigat.
Inité, le parti du pouvoir, a pris la décision la semaine dernière d'écarter M. Célestin de la course, mais ce dernier n'a pas fait savoir quelles étaient ses intentions.
Mardi, des partis d'opposition et des organisations de la société civile ont demandé l'annulation du scrutin et la mise en place d'un "gouvernement provisoire" le 7 février, date à laquelle le mandat du président sortant René Préval arrive à échéance.
Le chef de l'Etat a déjà annoncé qu'il resterait au-delà de cette date pour permettre au processus électoral d'aboutir.
Le retour le 16 janvier en Haïti de l'ancien dictateur Jean-Claude Duvalier, après 25 ans d'exil, a plongé encore un peu plus le pays dans la crise.
Dans un entretien télévisé, M. Duvalier a assuré être revenu pour aider à la reconstruction du pays après le séisme du 12 janvier 2010 qui a fait 220.000 morts.
Il s'est, au passage, targué d'avoir "lancé" le processus démocratique en Haïti. "Lorsque l'on me traite de tyran, ça me fait rire, parce que les gens souffrent d'amnésie", a dit M. Duvalier, qui fait l'objet de plaintes pour crimes contre l'humanité.
L'ancien dictateur a par ailleurs affirmé que les avoirs gelés sur des comptes en Suisse n'étaient pas à lui mais appartenaient à une fondation et qu'ils devraient être consacrés à la reconstruction d'Haïti.
Le gouvernement suisse a franchi mercredi une nouvelle étape vers une restitution à Haïti de cet argent en lançant formellement une demande de confiscation auprès de son ministère des Finances. Depuis 1986, Genève bloque quelque 4,6 millions d'euros qu'elle estime être propriété de "Baby Doc".
Ajoutant à la confusion, le gouvernement haïtien s'est dit prêt lundi à accorder un passeport à l'ancien président Jean-Bertrand Aristide, exilé en Afrique du Sud après avoir été chassé du pouvoir par une insurrection armée en 2004



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