vendredi 4 février 2011

Haïti-Elections Législatives : INITE en pole position, mais fragilisé par l’échec de Célestin


Trois des quatre Sénateurs et 11 des 20 Députés élus au premier tour appartiennent à la plateforme présidentielle qui vise aussi de nombreux sièges au second tour en vue d’avoir le statut de parti majoritaire au Parlement et d’imposer une difficile cohabitation au ou à la futur(e) Président(e)

Les résultats défintifs des élections controversées de novembre, qui ont vu jeudi la constitutionnaliste Mirlande Manigat et le chanteur Michel Martelly décrocher leur billet pour le premier second tour de scrutin au suffrage universel de l’histoire présidentielle d’Haïti, ont aussi consacré la victoire de quatre Sénateurs et d’une vingtaine de Députés, en majorité issus du parti au pouvoir.
En position de force dans la lutte pour le contrôle de la majorité des sièges dans les deux chambres du Parlement, la nomination du prochain Premier ministre et la formation du gouvernement, la plateforme INITE a fait élire trois Sénateurs au premier tour. Edwin Zenny, maire sortant de Jacmel, l’a emporté dans le sud-est, l’ancien ministre de l’intérieur d’Aristide et actuel conseiller de René Préval, Jocelerme Privert a obtenu la majorité absolue dans les Nippes (sud-ouest) et Lucas Saint-Vil, ex-Député de Port-de-Paix, s’est imposé dans le nord-ouest, selon les résultats communiqués par le CEP dans le désordre et sans indiquer en pourcentage le score des candidats.
L’ancien Député de Pétion-Ville (est de la capitale) et ex-beau-frère du chef de l’Etat sortant, Steven Benoît, a pour sa part confirmé son siège de premier Sénateur élu de l’ouest.
La plateforme présidentielle, qui comptait déjà 11 représentants au Sénat, est en ballotage favorable dans les départements du sud avec l’ancien Sénateur Fritz Carlos Lebon opposé à l’ex-Député David Génesté (Ayiti Ann Aksyon), du nord-est avec le consul Jean-Baptiste Bien-Aimé qui affronte Jean Gérald (Alternative) et du Centre avec François Bazelais arrivé en tête au premier tour.
Dans ce dernier département où deux sièges sont à pourvoir, M. Bien-Aimé et un candidat de INITE, Laguerre Lochard, classé quatrième, seront à la lutte avec un ex-Sénateur Lavalas, Simon Dieuseul Desras (Lavni) et Francisco Delacruz (Organisation du Peuple en Lutte, OPL).
Dans les trois départements restants, la formation politique de René Préval, encore sous le choc de la défaite aux présidentielles, aura fort à faire pour renverser la tendance face à des représentants de la plateforme d’opposition Alternative en ballotage favorable. Dans la Grand’Anse (sud-ouest), le syndicaliste Jean Frédéric Lavaud devra combler son déficit sur l’ancien Sénateur de l’OPL Andris Riché. Idem pour Michel Chrysostome opposé dans l’Artibonite (nord) à l’ex-prêtre Anick François Joseph, également de l’OPL, et pour le sulfureux ancien Député Lavalas, Nawoon Marcellus, engagé dans un duel avec Westner Polycarpe, dans le nord.
Pour la Chambre basse, INITE a remporté, largement devant AAA du Sénateur Youri Latortue, 11 des 20 sièges attribués dès le premier tour et compte une quarantaine de candidats en ballotage généralement favorables au second tour. Selon les informations communiquées à la va-vite par le porte-parole de l’institution électorale, Richardson Dumesle, au terme de plus de douze heures d’attente, les élections ont du être annulées et seront reprises ultérieurement dans trois circonscriptions, Verrettes (Artibonite, nord), Fond-Verrettes/Ganthier (ouest) et La Vallée de Jacmel (sud-est).
Une dizaine d’anciens Députés qui se représentaient ont succédé à eux-mêmes : Levaillant Louis-Jeune (INITE/Desdune, Artibonite), ex-président de la Chambre basse, Saurel Jacinthe (INITE/Moron/Chambellan, Grand’Anse), A. Rodon Bien-Aimé (INITE/Cerca Carvajal, Centre), François Malherbe (INITE/Baînet, sud-est), Patrick Joseph (INITE/Marmelade, Artibonite), Francenet Denius (INITE/L’Azile, Nippes) et Cholzer Chancy (AAA/Ennery, Artibonite).
Malgré cette vague du parti officiel, l’onde de choc de l’élimination sans gloire de leur représentant aux présidentielles, Jude Célestin, risque d’avoir, en fonction des régions, de sérieuses répercussions sur la campagne et la performance des candidats désormais orphelins de INITE.
A souligner que trois des huit conseillers électoraux, Jacques Belzin, Ribel Pierre et Jean Thélève Pierre Toussaint, ont refusé d’entériner ces résultats qui ont, en revanche, reçu le feu vert des cinq autres membres de l’institution. spp/Radio Kiskeya

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