mercredi 9 février 2011

Cap sur le second tour



Sur fond de rumeurs d'annulation et de la controverse qui enfle entre conseillers électoraux signataires ou non des résultats du premier tour, le processus électoral se poursuit. Steven Benoit réclame son certificat d'élu, et Joseph Michel Martelly appelle à un remaniement du CEP. « Tèt kale » veut la tête de Gaillot Dorsinvil et de Pierre Louis Opont.



Haïti: Publiés sans la signature de quatre des huit conseillers électoraux en activité de service, sans l'écart chiffré entre les candidats en lice, les résultats définitifs du premier tour des législatives et de la présidentielle du 28 novembre ne sont toujours pas publiés dans les colonnes du journal officiel le Moniteur, cinq jours après leur communication par le CEP, le jeudi 3 février 2011. 

Le flou, les réunions au Palais national entre diplomates et le président René Préval, la controverse entre conseillers électoraux ayant signé ou non ces résultats, mettent de l'eau au moulin des analystes politiques friands d'hypothèses. Le président René Préval, qui refuse de publier ces résultats, pencherait pour l'annulation, ont-ils assuré, enfonçant le clou de la contradiction, sans expliquer pourquoi le Marmeladais, au New York Times, avait fait part de sa volonté de poursuivre le processus et de remettre l'écharpe à un président élu. 

Joint au téléphone, M. Fritz Longchamp, le secrétaire général de la présidence, n'a pas voulu répondre à une question du journal sur le refus prêté au chef de l'Etat de signer ces résultats et de convoquer le peuple en ses comices le 20 mars pour le round final. « Jusqu'à hier, on n'avait rien reçu du CEP », a confié laconiquement M. Longchamp, retenu à l'extérieur de son bureau, mardi 8 février 2011. 

Le remuant et très populaire député de Pétion-Ville, Steven Benoit, élu dès le premier tour au Sénat, s'impatiente. « J'attends mon certificat du CEP prouvant que j'ai remporté les élections au premier tour », a-t-il indiqué, expliquant qu'il est urgent pour lui de se mettre au travail au plus vite. « On doit se mettre au travail. Les quatre sénateurs élus au premier tour doivent obtenir au plus tôt leur certificat. Le Sénat est dysfonctionnel et le quorum est précaire », a ajouté le père de la loi sur le salaire minimum, acide à l'égard de sénateurs en fonction qui reçoivent leur salaire sans faire le boulot pour lequel ils sont payés.

« La direction des opérations électorales attendra une notification du CEP pour préparer le certificat disant que le candidat est élu », a indiqué le directeur général du CEP, Pierre-Louis Opont.

Le CEP a-t-il acheminé les résultats au Président Préval ?

« Les modalités d'acheminement sont gérés par le Conseil », a répondu M. Opont.« Pour la direction générale, la signature du président du CEP engage le conseil, jusqu'à ce qu'un conseiller ou une autorité compétente m'informe de l'illégalité de la décision du président », a répondu Pierre-Louis Opont alors que la controverse enfle entre les conseillers ayant signé ou non, sur fond de demande de replâtrage au sein de l'institution électorale formulée, entre autres, par le candidat Joseph Michel Martelly.

« Je n'ai pas à faire de commentaire sur la demande de l'équipe de M. Martelly. Je suis un fonctionnaire de l'Etat, et à n'importe quel moment une lettre ou notification de l'autorité de nomination peut mettre fin à mes services, pourvu que cela respecte les formes prévues par la loi », a indiqué Pierre-Louis Opont, dont la tête est sur le billot avec d'autres membres du CEP.

 
   
  
 Roberson Alphonse
ralphonse@lenouvelliste.com
roberson_alphonse@yahoo.com

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