Abracadabrantesque

Haïti: Les résultats des élections du 28 novembre continuent, sans violence, de faire des vagues. Des vaguelettes, disent les initiés. Des conseillers électoraux s'ingénient à souligner qu'ils n'ont rien signé. Mais cela ne change rien, rétorque Edmond Mulet. Il n'y a pas de chiffres, pas de statistiques qui supportent les classements rendus publics par le CEP. Pourquoi faire, tranche Edmond Mulet. Le porte-parole du CEP est poursuivi en justice par des candidats pour avoir dévoilé les résultats, il annonce qu'il ne se présentera pas. Le président René Préval ne veut pas publier dans le journal officiel les résultats, suppute une insistante rumeur. Il n'a encore rien reçu du CEP, précise le secrétaire général de la présidence, Fritz Longchamp. Mirlande Manigat ne parle pas, pas assez. Elle rassemble ses forces, trace des plans, se cherche de nouveaux alliés. Pour que devan devan nèt reste devant. Martelly demande la tête de plusieurs ministres, un replâtrage du Conseil Electoral Provisoire et des ajustements dans le processus pour aller au second tour. Ce n'est pas un ultimatum au gouvernement, mais des souhaits conditionnés. Jean Bertrand Aristide a enfin un passeport diplomatique et peut voyager. Même si le peuple de ses partisans l'attend déjà, nul ne sait quel jour il viendra en Haïti Jean-Claude Duvalier se fait acclamer par les habitants de Léogâne, visite l'ancien lycée qui a porté le nom de sa mère et va en pèlerinage sur la tombe de ses aïeuls, mais ne fait pas de politique. En Haïti, à chaque fois que les choses semblent claires, l'eau coulée de source, le chemin tout tracé, on se retrouve devant de nouveaux obstacles, inattendus et imprévus. La seule façon de bien faire est de laisser du temps au temps. Pour que la valse hésitation se transforme en une danse harmonieuse ou en une impossible chorégraphie.

	Frantz Duvalduval@hotmail.com