mercredi 26 janvier 2011

Haiti: Élections

Ayez Quelques Principes, M. Préval !
Par Ray Killick, 23 janvier 2011

Une dépêche de Cyrus Sibert de Radio Souvenir FM, 106.1, laisse tomber que Préval serait sur le point d'annuler les élections : plus de second tour. Et qu'un "arrêté présidentiel sera publié en début de semaine". Ce serait le cas de dire que le président perd le nord. Il ne sait plus à quel saint se vouer. Son voyage éclair ce weekend en république voisine aurait-il pour but d'obtenir la bénédiction de Fernandez ? Les magouilles avec Pretoria et la Havane pour faciliter le soit-disant retour au pays d'Aristide participent-elles des tentatives désespérées et de dernière heure d'un homme pour qui sonne le glas et qui doit remettre le pouvoir le 7 février d'après la constitution de 1987 en vigueur ? Préval est subitement comme un rat empoisonné. Pourquoi panique-t-il ?

Préval a-t-il ouï-dire qu'une fois devenu ex-président, la France va mettre les bouchées doubles pour le traduire par-devant la justice française concernant le meurtre du diplomate français en Haïti ? Pourquoi Préval continue-t-il de jouer au Poker quand la table est desservie ? 

Préval a-t-il peur de Mirlande Manigat ou de Michel Martelly au timon des affaires ? Aurait-il peur d'une investigation sur les millions de Petro Caribe que son gouvernement aurait engloutie sans trace pour ensuite injustement limoger le PM, Mme Michèle Pierre-Louis ? (Aucune enquête n'a été entreprise jusqu'ici par la même justice qui prétend juger JCD. On voit bien qu'on a affaire à des comédiens.)

Si la communauté internationale ne plaisante plus, pourquoi Préval continue-t-il de jouer la comédie ? Pense-t-il montrer au monde entier que l'administration Obama est un groupe de bons-à-rien (a bunch of wimps) ? L'acte I du petit comédien est une insulte à l'intelligence. Comment proposer l'annulation des élections parce que votre gouvernement corrompu a orchestré des fraudes massives et intolérables, et, dans le même temps, implorer la communauté internationale de vous permettre de rester au pouvoir jusqu'à l'élection de votre successeur ? Cela devient comique. Cela ne va pas passer, car il y va de la crédibilité d'Obama, du Brésil, du Canada et de l'UE.

Une telle requête est un acte désespéré d'un leader qui "a perdu des feuilles", comme on dit chez nous. Vous trichez, et quand cela ne marche pas, vous annulez la partie. Puis vous demandez qu'on vous fasse confiance pour organiser de nouvelles élections. Mais voyons, c'est absurde et antipatriotique. Un président d'un pays investi par l'international et qui de surcroît implore l'étranger de le maintenir au pouvoir ? Quelle honte !

Ayez quelques principes, M. Préval ! L'ambassadrice de la première puissance du monde, Susan Rice, vous a clairement défini les termes : suivez les recommandations des experts de l'OEA, point barre or else ! Suivez l'attitude de Jean-Claude Duvalier qui a sagement évité un bain de sang inutile le 7 février 1986. N'attendez pas qu'on vous mette au pied du mur comme Aristide. Négociez plutôt avec le gouvernement français sur votre extradition probable. Peut-être que vous vous êtes entretenu avec Fernandez à ce sujet.

Et puis, le déficit monumental de crédibilité dont vous soufrez ne vous habilite point à être au pouvoir pour les prochaines élections. La constitution du pays devra être appliquée pour les vacances présidentielles du 7 février prochain. C'est le président de la cour de  cassation qui devra vous remplacer et sous lequel devront se dérouler les prochaines élections. La communauté internationale serait vraiment irresponsable si elle acceptait votre requête.

La comédie a assez duré. Elle devient maintenant une insulte à l'intelligence de tout vrai patriote. C'est une autre façon pour vous de dire que vous n'acceptez pas le rapport de l'OEA. Reprenez-vous ! Ayez quelques principes, M. Préval ! Sispan'n fè peyi an wont !

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