Le représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies, Edmond Mulet, dans un long entretien exclusif au Nouvelliste estime qu'« il est important que le président Préval puisse compléter son mandat de 5 ans ». « Il y a deux interprétations dans la Constitution haïtienne et il y a la loi votée par les deux branches du parlement qui lui permet de rester jusqu'au 14 mai. Un article de la Constitution parle de passation de pouvoir le 7 février, un autre dit que le mandat du président est de 5 années. Légalement il n'y a pas de problème et il est important que le président René Préval soit présent lors de la passation de pouvoir d'un président élu à un autre président élu. » Plus loin, le chef de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH) a poursuivi pour dire que « cela ne sert les intérêts de personne d'avoir un gouvernement de transition pendant deux mois, d'ailleurs les deux candidats à la présidence sont aussi d'accord pour qu'il (Préval) reste en poste jusqu'à la passation de pouvoir. » Interrogé pour savoir s'il avait rencontré les acteurs de la classe politique qui militent pour un changement de président et de gouvernement le 7 février, M. Mulet avoue ne pas les avoir reçu en audience ni rencontré aucun d'entre eux depuis des temps. Rejetant d'un revers de main les appels à un changement de président ce 7 février, le chef de la Minustah précise « il y a des voix qui s'élèvent pour que la solution à la crise politique issue des dernières élections soit haïtienne. Le vote est le meilleur moyen de trouver une solution haïtienne. Il ne faut pas une solution à l'haïtienne. » « C'est seulement avec la démocratie et le respect du vote des Haïtiens qu'on peut trouver une solution haïtienne. Le provisoire est plus dépendant de la communauté internationale. Il faut des institutions haïtiennes légitimes et fortes pour éviter cela» assure Mulet en réponse aux tentations de chambardement. « René Préval peut et doit rester en poste. Cette position est partagée par toute la communauté internationale. Il est clair que si les recommandations techniques de l'OEA n'avaient pas été appliquées on aurait une situation politique différente. Ce n'est plus le cas », soutient le diplomate. Le représentant de Ban ki Moon a fait ces déclarations dimanche alors que personne ne connaît les intentions réelles du président René Préval qui ne s'est pas prononcé en public en Haïti depuis des semaines. La proclamation des résultats corrigés des élections du 28 novembre qui a vu la défaite de son candidat et ami Jude Célestin et la lettre de ce dernier publiée vendredi dernier et qui égratigne le président et sa plateforme Inite, n'ont pas encore été commentées par le chef de l'exécutif. René Préval, s'il accepte de rester en poste jusqu'à la passation de pouvoir, sera le premier président haïtien élu à passer le pouvoir à un successeur qui n'est pas de son camp politique depuis 1950 date à laquelle le pays a organisé ses premières élections présidentielles au suffrage universel direct. | |||||
Frantz Duval duvalf@hotmail.com |
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