7 février 2011 ! C’est l’échéance constitutionnelle pour le mandat du chef de l’Etat, René Préval.
Cette échéance figure aussi dans la proclamation officielle des résultats des élections de 2006 publiés dans le journal officiel de la République, Le Moniteur.
A l’inauguration de son second mandat présidentiel, René Préval avait annoncé avoir unilatéralement pris la décision de partir le 7 février 2011, deux mois avant l’épuisement complet de sa période de 5 ans. Motif : “respect du délai constitutionnel”.
En cours de route, le chef de l’Etat a dérogé à ce principe, d’abord en faveur des sénateurs, puis des députés dont le mandat était arrivé à terme. L’Exécutif avait alors failli à son devoir d’organiser les élections à temps.
Vient au tour du président d’en faire de même. Raison invoquée ? Le tremblement de terre. Une loi controversée votée par des parlementaires entièrement à sa dévotion, l’autorise à rester au pouvoir jusqu’au 14 mai, date correspondant à sa 5ème année effective de mandat. Il avait prêté serment le 14 mai 2006.
Au prétexte du séisme, s’ajouteront les arguments des “experts de service” sur les prétendues “contradictions” de la loi-mère autour de la question du mandat présidentiel.
Les facteurs qui, de toute évidence, ont finalement joué en faveur du maintien au pouvoir de M. Préval au-delà du 7 février paraissent être la faible capacité de convocation de l’opposition et le feu vert à peine voilé de la communauté internationale au “Projet du 14 mai”. Une sorte de compensation pour l’acceptation par le Palais national, de gré ou de force, des résultats des élections du 28 novembre 2010.
L’opposition a beau promis la mobilisation, mais, comme sœur Anne, on ne voit toujours rien venir…Après l’émergence subite et troublante d’un “sweet Mickey” sur la scène politique, la classe politique traditionnelle risque, semble-t-il, de recevoir un second message de la population si la mobilisation tant annoncée ne se produit pas. Nos “chers leaders” sont-ils prêts à en tirer les conséquences ?
Nous voici donc au 7 février !
En dehors de la question du mandat de Préval, il faudrait évidemment éviter de verser dans le ridicule en voulant « commémorer » cette date. Car, qu’est-ce qu’il y a vraiment à commémorer quand le dictateur Jean Claude Duvalier est dans nos murs dans les conditions que l’on sait ? Un ex-parlementaire haïtien a parlé de la « banalisation suprême » de la date du 7 février en référence à la présence sur le terrain de « Baby Doc ».
Questions finales : en gardant René Préval au pouvoir, de quelle garantie disposent la communauté internationale et ses alliés locaux que ce manœuvrier impénitent laissera le second tour des élections se dérouler normalement ? Quid du CEP de Gaillot-Chérubin et consorts qui vient juste de sortir de sa manche, le coup du match nul 4 contre 4 ?
Marvel DANDIN
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