Haïti/Politique : Jean-Claude Duvalier prône la « renaissance » du pays et la « promotion de la jeunesse » haïtienne

Mardi, 08 Février 2011 20:52

L’ancien dictateur haïtien Jean-Claude Duvalier, qui s’installe confortablement en Haïti depuis le 16 janvier 2011 après un retour surprise de la France où il vivait en exil depuis 1986, a accordé lundi une longue interview à Lucien Jura et Henry Guerrier, deux journalistes séniors de Signal FM. Plusieurs sujets, dont la reconstruction de ce pays qui a connu un terrible tremblement de terre le 12 janvier 2010, ont été abordés au cours de cette interview exclusive. « Il est donc grand temps que tout le monde, dans un grand ‘’konbit’’, puisse travailler à la renaissance du pays et à la promotion de la jeunesse, a appelé Bébé Doc. J'entrevois cette possibilité où tous les anciens chefs d'Etat pourraient former un grand conseil dans le but de promouvoir la réconciliation nationale et le relèvement d'Haïti.» L’ancien président à vie a estimé que « le pire  qui pourrait arriver à ce peuple c’est qu’il devrait continuer à vivre dans ces conditions infrahumaines » en dépit des fonds débloqués. Il dit constater durant son absence la « désintégration d’Haïti à tous les niveaux ». Il  dit avoir constaté aussi que la jeunesse haïtienne n’a plus de « référence morale » et « est abandonnée à elle-seule sans boussole ». « Que font-ils avec le pouvoir ? », s’interroge-t-il. « Le plus grand reproche que l’on puisse adresser à mon gouvernement, c’est de n’avoir pas organisé des simulacres d’élections présidentielles tous les quatre ans, cinq ans ou six ans. J’avais une vision sérieuse de la démocratie. Je voulais ramener dans mon entourage cette vision dans un esprit de consensus (…)», a reconnu M. Duvalier, qui dit regretter « amèrement » les dérives et les cas d’assassinat enregistrés lors de son règne (1971-1986). Le fils de l’ancien dictateur François « Papa Doc » Duvalier (1957-1971) en a profité pour saluer la mémoire de deux écoliers tombés sous les balles assassines aux Gonaïves ainsi que d’un autre jeune tué au Cap-Haïtien. Il dit que « c’était déjà trop ». Lundi, Jean-Claude Duvalier, contre qui plusieurs plaintes ont été déposées, s’est rendu à Léogâne où il s’est recueilli sur la tombe de sa mère Simone et a déposé une gerbe de fleurs sur celle de son défunt père, a rapporté HPN. Resté à la disposition de la justice, il est inculpé entre autres de vol, détournement et de crimes contre l’humanité.