lundi 7 février 2011

La forfaiture électorale annoncée du 20 mars 2011


Avant le soir du débat électoral opposant Mme Mirlande Manigat, Michel Martely á Yvon Neptune, Lesly Voltaire et Léon jeune ,qui a fait monter le score du candidat présidentiel, « Réponse paysan » le raisonnement du peuple votant était que, les élections du 28 novembre ne seraient qu’une farce, car au grand jamais, le pouvoir Prévalien n’allait pas accepter les résultats d’un vote populaire libre. Ce raisonnement  devenu très fréquent sur toutes les lèvres des potentiels votants s’est  cristallisé dans le réel avec la mascarade de la journée du 28 novembre qui a confirmé les préoccupations de l’électorat haïtien fait de malheureux des bidonvilles et des zones rurales á   90%. Avec la présence des Nations Unies envoyées pour stabiliser la paix, les élections ont pris de nouvelles tournures en Haïti.. Au lieu de constituer un passage obligé vers  la démocratie, elles deviennent le haut lieu de  toutes les répugnances où s’amalgament maffieux étrangers et maffieux locaux á  la recherche de l’impunité pour instaurer des régimes de non droit basés sur la force militaire aveugle de l’occupant et le mépris des droits civils et politiques des citoyens. Ceci est arrivé, parce que dans l’esprit de l’occupant il faut jongler avec la stabilité politique pour arriver á  l’instabilité politique garante de leur présence permanente dans le pays. La présence des Nations Unies en Haïti a fait rétrograder le processus de modernisation politique  du pays  et nous a ramené aux pires moments de  l’occupation américaine qui nous a valu des gouvernements de doublure et des parlements croupions á  la solde totale  de l’étranger á  la suite d’élections sélections. La mascarade du 28 novembre a été le fruit de la stratégie conjointe de l’international et du pouvoir dans le but de gérer aux mieux de leurs intérêts économiques et sécuritaires  les fonds de la reconstruction  d’Haïti sans se soucier de l’avenir  de la majorité. Elle  a foiré par excès de scénario.
« La terrible journée électorale du 28 novembre 2010 a été  décrite  par ( Réseau Citadelle) comme suit : »Elle  a été précédée par une campagne générale de distribution massive de machettes et d’armes à feu, de nomination de délégués et de vice-délégués, de révocation de juges de paix, de commissaires du gouvernement, de transfert d’officiers de police non inféodés au parti INITE et leur remplacement par des partisans zélés du président Préval. Aussi le président Préval et INITE, ont-ils mis en place le dispositif criminel assurant l’impunité totale aux auteurs du kidnapping électoral du 28 novembre 2010. Des urnes remplies et scellées l’avant-veille et la veille, des centres de vote contrôlés par des hommes armés, des mandataires et des juges de paix du parti INITE, tel a été le décor impressionnant et impensable du naufrage électoral macabre du 28 novembre 2010 qui n’a rien à envier aux scenarii de politique fiction les plus grotesques »  
A l’intérieur  de ce décor électoral funèbre qui  déniait le droit civil et politique de choisir leurs dirigeants á   ceux qui voulaient sanctionner la politique du cartel INITE, les Nations Unies avaient le  beau role. Elles avaient pour mission de rassurer la population de la faisabilité de la farce tout en se réservant le droit de la disqualifier  au cas où elle échouerait. Pour éviter tout  échec , l’INITE, allait   parfaire le crime électoral jusque dans le centre de tabulation et dans  la cuisine du CEP qui lui-même allait une nouvelle fois scandaliser les résultats mille fois dénaturés  aux échelons inferieurs de la machine électorale infernale en jonglant avec les chiffres déjà prostitués en faveur de tous les candidats du pouvoir. La proclamation de résultats préliminaires du 7 décembre 2010 telle que publiée par le CEP désormais aux ordres partagés de deux maitres ,la Présidence haïtienne et l’International, n’a pas fait l’unanimité au sein de ces deux larrons. Le  premier voulait  coute que coute la sélection de Jude célestin, le second , pour se sauver la face, exigeait la sélection de Michel Martelly, en reléguant tous,  dans les poubelles du passé  les résultats des urnes dénués de tout fondement. La publication des résultats préliminaires trafiqués a provoqué la colère du peuple votant auquel restait la seule opportunité de manifester sa vengeance en détruisant tout ce qui symbolise localement  cet état fasciste et mythomane.
L’international est mouillé de la tête aux pieds dans le brigandage  du 28 novembre et cherche une voie de sortie á  tous les prix. Paniqué á  l’idée que l’échec de ces élections est la preuve  de son incompétence en Haïti et de ses compromissions avec un pouvoir décrié, l’international devant les atermoiements du pouvoir á  exécuter les instructions de l’OEA au grand dam du Président Préval qui les avaient commanditées, a mis á exécution des menaces qui ont forcé le président Préval et le  CEP á  se conformer aux conclusions de l’OEA. Le CEP  a publié un résultat définitif qui a tenu  compte du rapport mal obligeant de l’OEA et  qui en ne  touchant pas aux législatives , a fait  bénéficié aux candidats de l’INITE des mêmes fraudes reprochées á  la présidentielle. Tout semble indiquer que les résultats définitifs du premier tour ont été le fruit d’un mauvais marchandage entre la présidence et  l’international qui aurait  donné  en échange de la liquidation sans discussion du candidat présidentiel Jude Célestin, la réalisation d’un deuxième tour  avec l’acceptation des résultats préliminaires des législatives sortis en faveur de l’INITE.
De cette première bataille entre l’international et la présidence haïtienne , cette dernière a gagné á  tous les coups,  même si aux yeux du profane la présidence a perdu parce qu’elle a accepté  le sacrifice de Jude Célestin. En effet l’INITE a gagné sur tous les fronts : Le président Préval a obtenu la reconnaissance de son mandat prolongé  jusqu’au 14 mai. Le président Préval a obtenu le maintien et la protection du  CEP avili pour continuer les opérations électorales . Le président Préval  conserve les avances frauduleuses  des législatives  avec 12 députés élus  , 53 au second tour et trois sénateurs élus au premier tour. Puisque l’internationale a validé les résultats du premier tour, il en résulte qu’au point de vue de sanction pour les fraudes commises par le  CEP, ce dernier en est sorti grandi et a reçu la confiance de l’international pour organiser le second tour,  malgré son rejet par la majorité de la population.
C’est au milieu de ce galimatias politique  sans nom qui n’augure rien de sérieux pour le 20 mars prochain que les candidats  Martelly et Manigat acceptent de se présenter au deuxième tour et que les candidats de l’INITE assurés de leur impunité s’apprêtent á affronter le deuxième tour en refourbisssant   les armes qui les avaient servies  pour  attaquer les téméraires  de l’opposition au premier tour des législatives. Tout annonce une véritable forfaiture. Le président Préval ayant encore les rênes du pouvoir après le  7 février essaiera de manipuler comme au premier tour les élections du 20 mars pour avoir le prochain  gouvernement. Le CEP ,dont l’avenir est désormais lié  á celui du président Préval, va magouiller comme au premier tour avec des coudées plus franches, parce que cette fois ci ,. chat échaudé  craint l’eau froide, la communauté internationale pour montrer  son innocence et sa bonne fois va s’abstenir d’intervenir dans le deuxième tour avec la  ruse  coutumière du rat » mode soufle » .Des menaces seront intensifiées sur Martely et Manigat pour accepter le nouveau fait accompli quelques soient les  fraudes et les résultats
Mais que personne  ne se trompe, le peuple  n’en est pas dupe. Il n’en sera pas dupe non plus. Il a déjà réalisé le vagabondage de l’international tout comme il a compris le nouveau deal fait avec l’INITE. Au grand risque de décevoir les sénateurs Youri Latortue , Evaliere Beauplan et le groupe dit des 77 qui ont accepté  de soutenir Mirlande en face de Mr Martelly,  je présume au risque de me tromper, que le  20 mars il n’y aura pas d’élection. Le peuple votant, comme  pour la proclamation des résultats définitifs du premier tour, restera indifférent, continuera  comme á l’accoutumée de manifester peu d’intérêt pour  tout deuxième tour,  retiendra que le 20 mars sera une farce électorale pire que le  28 novembre. Il n’ira pas voter et  s’abstiendra d’être une nouvelle fois  la risée de l’International et de l’INITE. Il faudra anticiper une participation qui pourra décevoir les attentes de Martely et de  Mirlande Manigat á la recherche de légitimité.
Pour qu’il n’y ait pas de forfaiture, il faudrait des maintenant concevoir des mesures qui empêcheraient toute tentative de fraudes, en particulier un remaniement du cabinet ministériel, un replâtrage en profondeur du CEP et l’annulation des dispositions administratives des ministères de l’Intérieur et de la Justice prises avant les joutes du 28 novembre. Ces nouvelles dispositions auraient le mérite de redonner confiance á  la population qui chercherait á  rééditer son affluence aux centres de vote pour sanctionner les hommes  de l’INITE restés dans la course. Cette démarche  ne plairait pas ni á  l’international  ni au pouvoir en place qui verraient une diminution de leurs influences  sur le deuxième  tour. L’opposition  n’a pas les moyens non plus  pour  exiger et obtenir du pouvoir ces changements sans l’engagement á  ses cotés de  Manigat et de Martelly. Ces deux promus faisant trop de confiance á  l’International, ne verraient pas  l’opportunité d’un tel rapprochement  étant á  deux pas de la conquête du pouvoir présidentiel quelque soit le vote exprimé. On s’avance  tout droit vers des élections contestées  qui accoucheront d’une classe  politique plus soumise á  l’international que l’équipe du président Préval avec les déceptions plus amères qu’avant pour le peuple haïtien .
La dernière option la moins souhaitée mais la plus plausible est une cohabitation obligée  entre le vainqueur présidentiel avec les élus de l’INITE. Ces derniers, majoritaires au parlement, feront ils preuve de grandeur  d’âme qu’ils n’ont jamais  montrée sous le règne du président Préval pour former un gouvernement qui jette les bases d’une Haïti nouvelle ? Il n’y a aujourd’hui aucun naïf en Haïti  á croire dans  ce tonton noël politique  ni á espérer un tel sursaut patriotique chez les hommes de l’INITE formée d’un agrégat de politiciens sans idéologie  recrutés çà et là pour satisfaire la mégalomanie du président Préval et leurs propres intérêts économiques. Avec Martely ou Manigat , l’INITE et l’International aux commandes , ce sera la continuité » as usual ».

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