par Gérard Bissainthe
Si j’étais un étranger sans cœur, je lirais tous les jours l’actualité haïtienne pour me détendre et, je vous jure, j’aurais de quoi me marrer comme une baleine. Comme je suis un Haïtien, elle ne me donne aucune envie de rire.
Voici ce que je constate et qui pour un étranger sans cœur est du plus haut ridicule et pour moi du plus haut tragique:
Des êtres sublunaires qui parlent d'une solution constitutionnelle dans un Etat dont la constitution a été mise à la poubelle par une occupation de facto qui a tout simplement supprimé ce qu'un Etat a d'essentiel, à savoir sa souveraineté.
Les autres êtres sublunaires qui raisonnent avec le pur bon sens, vous diront que c'est absolument impossible. Et le premier quidam rencontré dans la rue d’un pays normal vous dira sur ce point: “Mais, mon cher monsieur, si les roues d’une voiture ont été mises hors d'usage, on ne peut faire avancer la voiture. En tout cas pas sur ses roues. C’est un peu pareil pour votre pays et sa constitution.”
J’aimerais qu’une de ces personnes qui proposent aujourd’hui chez nous des solutions dites constitutionnelles, m’explique à moi qui essaie de fonctionner avec le même bon sens de ce quidam susnommé, comment elle entend appliquer chez nous une solution constitutionnelle avec une constitution éclatée en mille morceaux.
Je vous en supplie, envoyez-moi la réponse vite, car je me mets littéralement martel en tête pour la trouver. Facturez-moi ce que vous voulez pour la réponse. Si la réponse est bonne, j'irai, s’il le faut, braquer la Banque de France pour vous payer.
Maintenant entre nous, si une solution constitutionnelle n’est pas possible, voici la solution que je propose:
1.- Arrêter nos querelles qui ne mènent à rien.
2.- Garder le statu quo: Préval reste jusqu’à la fin de son mandat et on lui fout la paix.
3.- Inutile de parler de récupérer ces élections merdiques dont une tribu de singes ne voudrait pas.
4.- Ayons enfin le courage de prononcer l’acte de décès de la constitution de 1987 et reconnaissons que nous n’avons plus de constitution.
5.- Comme nous n’avons pas de constitution, nous devons en faire une.
6.- Pendant le temps qui reste à Préval pour finir son mandat, au lieu de nous chamailler, enterrons tous la hache de guerre et travaillons à nous donner une nouvelle constitution qui pourra être celle de 1987 avec toutes les modifications qui sont absolument indispensables pour que ce zombi reprenne vie (par exemple, parfaite intégration de la diaspora, etc.).
7.- Comme nous serons réconciliés, nous n’aurons plus besoin de nos garde-chiourmes, les soldats de la Minustah qui pourront sagement retourner chez eux comme Ulysse “pleins d’usage et raison”.
8.- Nous irons de nouveau aux élections, cette fois-ci saines, du bas en haut d’une nation haïtienne décentralisée, où tous nos talents au lieu de viser ce seul et unique poste intéressant de notre pays actuellement, à savoir la Présidence de la République, pourront se rendre utiles ou comme Président de Départements ou comme Présidents d’arrondissements et de communes.
9.- Et notre nation où il y aura de la place pour tous et où pour tous “le ciel sera la limite”, pourra jouir du minimum de justice et de bonheur indispensables pour vivre et survivre dans notre monde sublunaire.
Vous voyez, c’est très simple.
Il fallait seulement y penser.
Gérard Bissainthe
30 décembre 2010
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