jeudi 30 décembre 2010

Haïti-Elections-Crise René Préval devra laisser le pouvoir le 7 février, prévient le "groupe des douze"


Son ancien Premier ministre et ami proche, Jacques-Edouard Alexis, assure que le chef de l’Etat partira coûte que coûte au profit d’un gouvernement provisoire dont la mission sera de réaliser des élections démocratiques
mercredi 29 décembre 2010,
L’ancien Premier ministre de René Préval, Jacques-Edouard Alexis, membre du "groupe des 12" qui a une fois de plus appelé mercredi à l’annulation des élections contestées du 28 novembre, a affirmé péremptoirement qu’un Président provisoire succédera au chef de l’Etat sortant à l’expiration de son mandat, le 7 février.
"Je vous donne la garantie que le 7 février le peuple installera un nouveau Président, à la tête d’un gouvernement provisoire, en remplacement de René Préval en vue d’organiser les élections", a déclaré haut et fort M. Alexis passé à l’opposition après que le pouvoir lui avait préféré Jude Célestin comme son candidat aux présidentielles.
Se référant à l’histoire politique contemporaine d’Haïti marquée par des départs en catastrophe de dirigeants apparemment sûrs d’eux- mêmes, l’ex-chef de gouvernement et candidat du MPH a ironisé sur les déclarations de M. Préval selon lesquelles il pourrait rester au pouvoir jusqu’au 14 mai (date à laquelle il avait prêté serment en 2006).
Restés campés sur leurs positions déjà maintes fois exprimées depuis la journée électorale chaotique du 28 novembre, les douze candidats à la Présidence s’en prennent à René Préval sur plusieurs points et affirment ne pas reconnaître la mission technique de l’OEA qu’il a fait venir mercredi à Port-au-Prince afin de procéder au recomptage des votes.
La finalité de cette démarche participerait du projet du chef de l’Etat de se perpétuer au pouvoir. Aussi, le groupe des 12 met-il en garde la communauté internationale contre toute volonté de cautionner un projet anti-démocratique et cynique en Haïti.
Il est également reproché au chef de l’Etat ses propos jugés irresponsables sur l’impossibilité de la formation du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire (CSPJ) et la présence à la Cour de cassation d’un seul juge "désigné constitutionnellement".
Le notaire Jean Henry Céant indique que M. Préval ne peut se servir d’aucun stratagème constitutionnel pour justifier son éventuel maintien à la tête de l’Etat au-delà du 7 février.
Rappelant que le groupe auquel il appartient a toujours été favorable à la formation d’un gouvernement provisoire et non de transition pour assurer la tenue de bonnes élections avec un nouveau Conseil électoral, le candidat de Renmen Ayiti a dénoncé le caractère inconstitutionnel de la loi autorisant le dirigeant sortant à garder le fauteuil présidentiel jusqu’en mai, si nécessaire.
De son côté, Charles-Henri Baker de RESPE s’interroge sur la validité de l’évaluation unilatérale par l’OEA, sans les partis politiques, des résultats du scrutin du 28 novembre qualifiés de frauduleux.
La loi électorale n’ayant pas été appliquée, il ne saurait être question de recomptage des procès-verbaux issus d’opérations de bourrage d’urnes, s’est indigné le candidat.
Contestées avant même d’être bouclées, les présidentielles et législatives du mois dernier ont plongé le pays dans une sévère crise post-électorale émaillée de violences meurtrières suite à la publication des résultats préliminaires du premier tour.
La dirigeante démocrate-chrétienne Mirlande Manigat est arrivée en tête devant Jude célestin, le candidat officiel, et le chanteur Michel Martelly, lui-même non admis au second tour initialement fixé au 16 janvier. spp/Radio Kiskeya

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