mercredi 29 décembre 2010

Derrière l’épidémie de choléra Haiti-Choléra/Recontruction : Une situation d’extrême urgence

lundi 27 décembre 2010


Enquête Dans le cadre du partenariat médiatique « Ayiti Je Kale »*, dont AlterPresse fait partie
P-au-P., 27 déc. 2010 [Ayiti Kale Je / AlterPresse] --- Chaque 30 minutes, une personne meurt du choléra en Haïti.
Au cours des six premières semaines de l’épidémie, plus de 2000 personnes, et probablement beaucoup plus, ont succombé au choléra. Quelque 100 000 personnes ont atteint les hôpitaux, mais d’innombrables autres n’y sont jamais parvenues en raison de la dévastation des routes et du manque de centres de soins adéquats. Le 17 décembre, le nombre officiel de morts s’élève à 2.535, avec un taux de mortalité de 2 pour cent.
Mais dans la Grande Anse, dans les premières deux semaines de décembre, la fatalité est plus proche de 12 pour cent. On transporte les malades sur des planches de contreplaqué, pendant parfois quatre heures, tandis que la diarrhée et la vomissure éclaboussent les transporteurs et dégoulinent dans leurs sillages, infectant de nouvelles communautés.
Près de la capitale, il y a une géante « piscine d’excreta » de la périphérie nord de la capitale, qui contient des milliers de litres d’excréments, certains probablement infectés par le choléra. La fosse est située à 2 kilometres de la Baie de Port-au-Prince, et au-dessus de la nappe phréatique de la Plaine du Cul de Sac.
Plusieurs médias ont déjà couvert l’éclosion du choléra.
Ils ont enquêté sur l’origine du choléra en Haïti. Ils ont fait état des « ravages » de l’épidémie dans le pays et réalisé d’innombrables articles sur les élections, les manifestations et autres sujets d’actualité « au temps du choléra », dans un pays « occupé » et « sinistré ».
Les articles sont surmontés de titres truffés d’adjectifs et se réfèrent à un pays « ravagé par le séisme » et « dévasté par le choléra ».
En utilisant la voix passive, on donne l’impression que ces catastrophes arrivent naturellement, comme la foudre. Mais c’est faux.
Les Haïtiens ne courent pas tous les mêmes risques. Le choléra est une maladie des pauvres, des sans-voix. Une maladie des pauvres des pays pauvres. Le choléra se propage dans les conditions d’insalubrité, là où l’eau manque et où les systèmes de santé sont insuffisants.
Si l’on comprend maintenant que le Vibrio cholera est arrivé en Haïti avec les Casques Bleus et qu’on peut en limiter les ravages avec un accès à de l’eau potable et des installations sanitaires, avec un bon système de santé, une bonne hygiène et des vaccins, on comprend moins bien comment réunir toutes ces conditions avant que des milliers de personnes succombent à la maladie.
Et même si on parvient à vaincre le choléra, des douzaines d’autres maladies véhiculées par l’eau menacent Haïti.
Selon l’Organisation mondiale de la santé, 1,4 million de personnes meurent annuellement de maladies hydriques – soit quatre personnes par minute – principalement en raison du manque ou de la mauvaise qualité de l’eau et des installations sanitaires. [akj apr 27/12/2010 16:30]
………………
* « Ayiti Kale Je » (http://www.ayitikaleje.org/) est une initiative de partenariat médiatique en vue d’assurer des investigations journalistiques sur la reconstruction d’Haïti suite au séisme dévastateur qui a frappé le pays et fait 300.000 morts et autant de blessés.
Le Groupe Médialternatif est un des partenaires de cette initiative, à travers son agence multimédia AlterPresse (http://www.alterpresse.org/), avec la Société pour l’Animation de la Communication Sociale (SAKS - http://www.saks-haiti.org/). Deux réseaux participent également : le Réseau des Femmes Animatrices des Radios Communautaires Haïtiennes (REFRAKA) et l’Association des Médias Communautaires Haïtiens (AMEKA), qui est composé de stations de radios communautaires à travers le pays.
(Source de la photo : http://goatpath.wordpress.com/



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire