vendredi 31 décembre 2010

Haïti-Eglise-Obsèques L funérailles "banalisées" de Mgr François Gayot indisposent des fidèleses

Haïti-Eglise-Obsèques


Ni les autorités gouvernementales et parlementaires, ni le Nonce apostolique n’ont assisté jeudi dans la cathédrale du Cap-Haïtien aux ultimes hommages à l’Archevêque émérite de la ville et illustre représentant de l’église catholique haïtienne ; également absent, le président de la conférence épiscopale, Mgr Louis Kébreau, est en voyage à Rome

Les funérailles de l’Archevêque émérite du Cap-Haitien (nord), Monseigneur François Gayot, 83 ans, se sont déroulées dans une atmosphère indigne de la stature du prélat, jeudi à la cathédrale Notre-Dame de l’Assomption de la deuxième ville du pays.
Il s’agissait de la troisième cérémonie funèbre organisée en mémoire du disparu qui avait succombé à un malaise cardiaque le 16 décembre dernier à la clinique Gemelli de Rome.
Dans la cathédrale du Cap, une maigre assistance a suivi les obsèques marquées par l’absence très remarquée des autorités politiques et de certains des principaux responsables de l’église catholique.
En effet, les officiels du gouvernement, les représentants du Parlement, le Nonce apostolique, Bernadito Auza, et l’Archevêque métropolitain du Cap-Haitien, Mgr Louis Kébreau, également président de la conférence épiscopale d’Haïti, n’y étaient pas.
Ce dernier est en voyage au Vatican, selon les informations obtenues sur place par le correspondant local de Radio Kiskeya.
Le Président René Préval s’est fait représenter par Jean Rénal Clérismé, membre de son cabinet particulier.
Ancien prêtre catholique. M. Clérismé a décrit Mgr François Gayot comme un "missionnaire modèle et un monument" qui, dit-il, a su se battre pour le bien-être de son pays.
Le maire de la métropole du nord, Michel Saint-Croix, a fait une brève apparition à ces funérailles concélébrées par un autre Archevêque émérite du Cap-Haitien, Mgr Hubert Constant, et l’Evêque des Gonaïves, Mgr Yves Marie Péan.
Toutefois, les capois, témoins de plus de 25 ans de ministère de Mgr Gayot, ont noté avec satisfaction la présence d’une délégation de 87 prêtres venus des diverses paroisses du pays, de représentants de de la convention baptiste d’Haiti, de l’église adventiste du septième jour et de quelques responsables locaux de la Police Nationale.
Des fidèles catholiques n’ont pas caché leur indignation devant la banalisation dont a été victime l’une des grandes figures du catholicisme haïtien avant d’être conduite dans sa dernière demeure.
Ils attribuent cette honteuse cérémonie à la cloche de bois en partie aux "luttes d’influence" qui traverseraient aujourd’hui encore une église divisée.
Ces mêmes fidèles rappellent que le nom de Gayot a été maintes fois cité comme celui qui pouvait devenir le premier Cardinal haïtien.
"Ils l’en ont empêché et, aujourd’hui, ils l’humilient pour ses relations privilégiées avec le Vatican. C’est un scandale", ont-ils lancé à leur sortie de la cathédrale du Cap.
Certains sont allés jusqu’à douter de la présence dans le cercueil de la dépouille du disparu que les autorités religieuses ont refusé de montrer à cause des risques d’une supposée décomposition.
Ordonné prêtre en 1954, sacré Archevêque en 1988 et président pendant douze ans de la conférence épiscopale, Mgr François Gayot a été inhumé au cimetière des carmélites réservé aux religieux.
Né le 17 juillet 1927 à Port-de-Paix (nord-ouest), le prélat, connu pour son sens de la modération, de la compassion et de la parole juste, était considéré comme un brillant intellectuel et un sage qui a eu la capacité de survivre à plusieurs tempêtes politiques ayant agité son archidiocèse en un peu plus d’un quart de siècle d’épiscopat. spp/gm/Radio Kiskeya

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