samedi 21 avril 2012

Semaine de la Diaspora: Allocution de l'honorable Sénateur Simon Déras


Mr le Ministre des Haïtiens vivant à l’étranger.
Mesdames, Messieurs les élus haïtiens d’outre- mer.
Honorable Président de la Commission permanente des Affaires Etrangères.
Honorable Président de la Commission permanente des Haïtiens vivant à l’étranger.
Mesdames, Messieurs les hauts cadres de l’Etat.
Mesdames, Messieurs, les Membres de la société civile et de la société politique.
Haïtiens, Haïtiennes de la Diaspora.

Distingués invités,

Le Parlement se réjouit de participer, á l’invitation du MHAVE, à cette rencontre fraternelle et patriotique sous l’égide de la République. Il exhale sa joie et sa grande fierté d’accueillir cette communauté vivante, laborieuse, brillante, de la Diaspora Haïtienne, solidaire de la Terre natale.
Mesdames, Messieurs des terres d’exil, le Parlement vous salue et vous souhaite la bienvenue dans votre pays, dans votre famille où tous, nous sommes unis par le sang, par la race, par le terroir, par la culture et par nos rêves de faire d’Haïti un monde nouveau, organisé, nourricier, verdoyant, prospère, où il fait bon vivre… Dans les années soixante-dix, Ghislain Gouraige écrivait dans son livre « La Diaspora d’Haïti et l’Afrique » « qu’Haïti se love sur elle-même en marge du monde anglo – saxon et de l’univers espagnol qui se partagent le continent. » Aujourd’hui, l’isolement d’Haïti n’est ni géopolitique, ni culturel… il est économique et technique… C’est le seul PMA des Amériques.
Mesdames, Messieurs, de la Diaspora haïtienne, le phénomène de la globalisation, avec son concept de village planétaire, a voulu tout ajuster ; les cultures, les nationalités, les pensées, tout le bagage intrinsèque des peuples, tout ce qu’ils ont de « sui generis » ont failli y rester… De même que la France avait plaidé pour l’exception culturelle et un monde multipolaire, certaines diasporas, notamment celle d’Haïti, se sont accrochées à leur idiosyncrasie et se sont rapprochées de leur mère-patrie. 
Haïti a bénéficié, durant de nombreuses décennies, d’une attention particulière, soutenue, de la part de ses fils et de ses filles, évoluant en terre étrangère. Cet attachement charnel s’est manifesté par le maintien vivace de la langue maternelle, le créole, dont l’usage a été officialisé dans certaines mégapoles cosmopolites dont New-York par exemple. Ce sentiment a pris la forme de l’indicateur précis et éloquent qu’est ce formidable soutien financier, évalué à près de deux milliards de dollars américains que la Diaspora a injectés annuellement dans leurs familles et par extension dans l’économie haïtienne, pour défier la faim, l’ignorance, le dénuement qui guettent nos proches au quotidien. A toutes ces expressions d’amour du pays, s’ajoute l’offre de services des hommes et des femmes de savoir et d’expertise qui veulent contribuer au développement intégral de la chère Haïti.
Mesdames, Messieurs de la Diaspora Haïtienne, les expériences des haïtiens du pays et de l’étranger sont certes différentes mais elles sont ravinées par les mêmes préoccupations liées à notre identité, notre culture, notre déracinement et la désolation d’Haïti.
Nous sommes tous, dans la foulée de nos luttes, dans le corset de nos existences, nos conforts ou nos tribulations, interpellés par les malheurs d’Haïti, par son spectacle de pays constamment sur la sellette, par son déficit navrant en matière d’éducation, de santé, de production agricole, d’infrastructure et de services de base…
Nos démarches à l’intérieur comme à l’extérieur pour jeter les bases d’une nouvelle Haïti ne sont pas jumelées, ne sont pas coordonnées, ne forment pas un mouvement conscient et synergique. 
Nous savons que par une tradition de méfiance et une tendance plus prononcée à détruire qu’à construire, les uns ignorent les efforts des autres.
Nous savons aussi que souvent, ce sont des écrans de fumée, des perceptions fausses, des clichés obsolètes qui nous maintiennent dans des postures d’hostilité, les uns vis-à-vis des autres, empêchant ainsi l’émergence des solidarités porteuses d’intégration constructive.
Nous savons tout aussi bien que la Diaspora Haïtienne a développé de grandes initiatives de regroupement et de mise en commun de ses ressources. Nous pouvons citer, entre autres exemples, les mouvements de Grahn, de The Haitian league, du Congrès des Haïtiens pour fortifier Haïti qui ont organisé des congrès, promu des activités culturelles et scientifiques, établi des liens avec des institutions haïtiennes et conduit des combats pour défendre les droits des haïtiens vivant à l’étranger. 
Le Sénat vous félicite, citoyens et citoyennes de la Diaspora pour votre leadership exceptionnel qui se traduit, d’ailleurs, par la présence de ce parterre d’élus venus pour participer à nos travaux, à nos agapes. Au nom de la convivialité légendaire qui anime AYITI TOMA, nous leur adressons des salutations spéciales et pleines de déférence, en pensant que ces contacts vont se décliner en coopération utilitaire et structurante pour Haïti. 
Le Parlement est présent à vos côtés Frères et Sœurs de chair et de cœur. Il a épousé votre combat pour recouvrer la nationalité haïtienne et votre droit de vote. Il persiste et signe. Ne craignez rien, l’histoire, dans peu de temps, vous donnera gain de cause.
Notre soif d’échanges pour mieux nous connaitre et pour articuler ensemble l’effort d’organiser Haïti au plan économique, social, politique et spatial ne souffre l’économie d’aucun sujet fondamental… je rappellerai vos propres messages, Haïtiens et Haïtiennes d’outre-mer, à l’occasion du deuxième Congrès international de la Diaspora qui eut lieu du 6 au 9 août 2009 au Trump International Beach Resorts à Miami en Floride… Le but de ce congrès, « la Grande Famille Haïtienne », disiez-vous, est de combiner et de capitaliser les ressources de la Diaspora Haïtienne (intellectuelles, financières, professionnelles etc.) pour développer des stratégies fiables en vue d’aider les haïtiens du Pays et de l’étranger »
L’accent sera mis, aviez-vous souligné, sur les moyens à mettre en œuvre pour doter le pays d’une certaine autonomie économique - gestion de l’eau, productivité agricole, reforestation, tourisme et le retour en toute sécurité sur la terre natale…
Mesdames, Messieurs, A vos marques ! Optimisez, Maximisez, les extrants de votre inspiration, de vos cogitations de ce moment prometteur !
Que Dieu veille sur Haïti. 

Simon Dieuseul Desras
Président du Sénat de la République


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