Diaspora Publié le mardi 23 octobre 2012 11:19
Le "Congrès de la Diaspora" haïtienne réunit des partenaires importants au siège de l'OÉA, mais pas la grande foule, en raison de divergences liées à son mode d'organisation: des sénateurs annulent une rencontre avec Michaelle Jean en raison de son discours juge trop partisan
Des représentants du Gouvernement haïtien et d'autres personnalités sont intervenus au Congrès de la diaspora haitienne, qui s'est déroulé le week-end dernier à Washington, sous le thème "Unis pour des Résultats". Parmi eux, le Ministre de la Diaspora, Daniel Supplice, le Président du Sénat, Simon Desras, l'ancienne Gouverneure générale du Canada et envoyée spéciale de l'UNESCO pour Haïti, Michaëlle Jean, ainsi que des membres de missions diplomatiques.
Des membres du bureau du Sénat qui ont pris part à cette reunion au siège de l'OEA, ont annulé une rencontre avec l'ancienne gouverneure du Canada, en raison de son discours jugé trop partisan, et trop en faveur de l'exécutif haïtien.
Michaelle Jean, la personnalité d'origine haïtienne ayant atteint le plus haut niveau dans la vie publique d'un pays d'accueil des expatriés haïtiens, a en effet exhorté les participants au congrès, à l'Unité pour la reconstruction d'Haïti, tout en soulignant des éléments de blocage de la situation socio politique locale. "S'il faut des critiques pour inciter l'exécutif à faire le bilan de ses actions, il faut quand même le laisser travailler », a lancé l'ancienne gouverneure, rendant implicitement les parlementaires et d'autres secteurs responsales de la détéroration de la situation politique en Haïti, notamment dans le dossier de la formation du conseil electoral devant organiser les prochaines élections.
Mme Jean a ensuite vanté les efforts déployés par le président Martelly pour retirer des tentes les victimes du tremblement de terre et ses qualités d'excellent communicateur pour dialoguer avec la population, se référant à une visite qu'elle a effectuée a Morne a cabris en compagnie du Chef de l'État.
Deux des sénateurs présents ont alors pris la parole pour expliquer que leur position se base sur des principes constitutionnels. Andris Riché a pris le contrepied des propos de Michaelle Jean, expliquant que la loi mère du pays stipule les conditions de participation du parlement au Conseil Électoral Permanent.
Selon le parlementaire, les conditions ne sont pas réunies pour monter actuellement ledit conseil et recommande la création d'un conseil électoral conjoncturel.
Par ailleurs, il a souligné que la vaste propagande qui se fait en faveur du gouvernement haïtien dans certains medias haïtiens s'est poursuivi au congrès de la diaspora, référence à peine voilée aux propos de l' ancienne gouverneure et du Secrétaire général de l' OEA qui a tenté, a-t-il dit de faire croire que le gouvernement Martelly-Lamothe est « performant ».
De son côté, le senateur Steven Benoit a relevé "des dérives graves" a travers des faits concrets commis ou ordonnés, a-t-il dit, par le président de la République qui ont envenimé la situation politique du pays. Le président de l' Assemblée Nationale Simon Dieuseul Desras qui était a la tête de cette delegation a plaidé pour sa part en faveur de rapports plus transparents entre les pouvoirs de l' État.
L'Ambassadeur Albert Ramdin, en sa qualité de Secrétaire général adjoint de l'Organisation des États Américains et Président du Groupe des Amis d'Haïti et du Groupe de travail sur Haïti, a qualifié de franches et fructueuses les discussions du Congrès.
« La Diaspora est très clairement engagée pour le progrès en Haïti, indépendamment des affinités politiques. Des inquiétudes ont été exprimées concernant le délai de la mise en oeuvre du Conseil Électoral Permanent, les retards dans la tenue des élections sénatoriales partielles, et le besoin de stabilité politique » a déclaré Ramdin.
« Ce sont des questions qui devraient être résolues le plus vite possible afin que nous puissions continuer sur la voie de la stabilité, du progrès et du développement », a-t-il ajouté.
Beaucoup ont relevé que 2e congrès de la diaspora n'a pas réuni la grande foule quoique organisé avec l'appui de l'OEA et de plusieurs pays comme les États Unis, la France, le Canada et l'Espagne.
Des malaises graves entre les responsables de son organisation et divers leaders des communautés de l'extérieur ont obligé à mettre dans l' agenda une session finale inter-haïtienne intitulée « Rebat kat la » (rebattre les cartes) sous la direction de l'actuel titulaire du Ministère des Haïtiens Vivant à l' Étranger Daniel Supplice, et de deux de ses prédécesseurs, Alix Baptiste et Edwin Paraison.
Les discussions ont tourné autour d'une restructuration de la Fédération de la diaspora haïtienne dont les actuels dirigeants cantonnés aux États Unis sont pointés du doigt par des représentants d'autres régions du monde pour leur "désintérêt dans l'inclusion de tous, et d'une gestion transparente de l' organisation appelée à contribuer à la coordination des actions des expatriés haïtiens en faveur de la mère-patrie.
Source: AHP
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