Le Président de la République ouvre la voie à l'indépendance du Pouvoir judiciaire en installant ce mardi 3 Juillet les membres
·Me Anel Alexis Joseph est nommé Président du CSP
·Le Chef de l'Etat encourage les Magistrats à rendre justice à qui justice est due
·Président Martelly réaffirme sa détermination dans la lutte visant à garantir la stabilité des trois pouvoirs
Port-au-Prince, mardi 3 Juillet 2012 :
Le Président de la République, S.E.M. Michel Joseph Martelly, a
procédé, ce mardi 3 Juillet 2012, à l'investiture des membres du Conseil
Supérieur du Pouvoir Judiciaire (CSPJ), le premier depuis l'élaboration
de la Constitution de 1987.
Les
neuf membres, dont une femme, constituant le CSPJ ont juré devant la
Nation de respecter la Constitution, les lois et règlements, de veiller
au fonctionnement régulier du Pouvoir judiciaire et à la protection des
droits des justiciables.
Selon l'article 1er
de l'arrêté du 27 Juin 2012, sont nommés respectivement Président,
Vice-président et membres du Conseil Supérieur du Pouvoir Judiciaire les
citoyens:
1. Anel Alexis Joseph
2. Antoine Norgaise
3. Thiers Malette
4. Max Elibert
5. Gustave Pharaon
6. Jean Alix Civil
7. Jean Etienne Mercier
8. Dilia Lemaire
9. Néhémie Joseph
Cette
cérémonie de prestation de serment historique s'est déroulée à l'Ecole
de la Magistrature en présence des Présidents du Sénat et de la Chambre
des Députés, MM. Simon Dieuseul Desras et Levaillant Louis-Jeune, des
Juges de la Cour de Cassation, du Premier Ministre, M. Laurent Salvador
Lamothe, des membres du Cabinet ministériel, des Magistrats, ainsi que
des représentants du Corps diplomatique et Consulaire et de la Société
civile.
«La
fierté que j'éprouve en ce moment exceptionnel est à la mesure du
redoutable honneur qui vous incombe désormais, Mesdames, Messieurs les
honorables membres du CSPJ, de vous retrouver aux commandes de cet
organe comme les premiers gardiens de l’indépendance de la Justice. Vous
entrez dans l’histoire comme les premières personnalités investies de
la charge d’organiser l’institution judiciaire, de veiller au
fonctionnement régulier et efficace des Cours et Tribunaux, d’approuver
les règlements intérieurs des Cours et Tribunaux», a déclaré le Chef de
l'Etat. Le Président de la République est convaincu que le pouvoir
judiciaire acquiert ainsi de haute lutte sa place légitime dans
l’édification de l’ordre démocratique que son régime œuvre à instaurer,
de manière irréversible, pour le bien-être de la nation.
«Après
plus de deux lustres de tâtonnements, depuis le Décret du 28 décembre
2005 qui créait le premier Conseil Supérieur du Pouvoir Judiciaire
mort-né, en passant par la Loi du 13 novembre 2007 sur la même matière,
deux lustres marqués par des péripéties de toutes sortes, des
protestations, des frustrations, des luttes permanentes ponctuées même
par des moments de méfiance et de découragement, des grèves, des
menaces, mon Gouvernement peut enfin s’enorgueillir de procéder à la
cérémonie de ce jour, un pas de géant dans ma politique de renforcement
de l’Etat de droit», s'est réjoui S.E.M. Michel Joseph Martelly.
Le Chef de l'Etat qui lutte en vue de garantir la stabilité des trois pouvoirs, rappelle les responsabilités du CSPJ, à savoir :
• appliquer la politique judiciaire de l’Etat ;
• donner son avis sur tout projet de statut général de la fonction publique judiciaire ;
• définir la politique de recrutement des juges et de l’ensemble du personnel judiciaire, d’organiser leur carrière ;
•
participer avec le Pouvoir Exécutif à l’élaboration de la politique de
formation des juges, des auxiliaires de justice (les greffiers et les
huissiers) ;
• préparer le
budget du Pouvoir Judiciaire, en tant qu'organe d’administration, de
contrôle, de surveillance, de discipline et de délibération.
Exprimant
lui aussi sa fierté, le Président de la Cour de Cassation, Me Anel
Alexis Joseph, qui joue d'office le rôle du Président du CSPJ, a adressé
ses remerciements au Président de la République pour avoir fait le
nécessaire pour permettre à cet important organe de devenir finalement
un pouvoir indépendant, selon le vœu de la Constitution. Satisfait à
l'instar de plus d'un, Me Anel Alexis Joseph croit que le nom du
Président Martelly sera gravé en lettres indélébiles dans les annales de
l'histoire du pouvoir judiciaire.
«Vous
entrez donc dans une nouvelle dynamique sociale, politique et
institutionnelle. Entre vos mains puissantes se joue à présent le destin
de la magistrature nationale. Soyez donc perpétuellement vigilants dans
les combats que vous êtes appelés à mener dans la défense de cette
indépendance sans laquelle l’autorité morale qui est l’apanage de vos
fonctions ne peut être qu’un leurre», a fait remarquer le Président de
la République.
Le
Chef de l'Etat, renouvelant ses patriotiques salutations à tous les
Magistrats assis et debout, encourage ces derniers à rendre justice à
qui justice est due, sans considération de la fortune et du rang, sans
discrimination d’aucune sorte : «...Le vœu de la Présidence de la
République, c’est que le Temple de Thémis soit et demeure le sanctuaire
où le mot du droit s’exprime dans une liberté totale».
En
plus de la mise en place du CSPJ, le Président Martelly a nommé l'année
dernière un Président, un Vice-Président et cinq Juges à la Cour de
Cassation pour compléter entièrement cette institution judiciaire. Ce
qui n'avait jamais été le cas depuis 2004.
«L’ordre
nouveau est en marche. Il ne s’arrêtera ni ne reculera. Il est
irréversible ! Le Chef de l’Etat qui préconise l’instauration de l’Etat
de Droit comme l’un des piliers de l’ordre démocratique entend
travailler, envers et contre tous, à la consolidation du Pouvoir
Judiciaire dans son indépendance fonctionnelle par rapport aux Pouvoirs
politiques. Il s’interdit donc toute incursion dans les domaines de
compétence du Pouvoir Judiciaire», a déclaré le Président de la
République.
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